ÉDITO:

Urbanisation: Et si l’urbanisation jouait un rôle dans l’unification de la Côte D’ivoire.

Boulevard de wora(photo: Ahmed Bamba)

L’Afrique, continent à plusieurs potentialités, souffre du mutisme et de la carence de ses fils dans presque tous les domaines. Malgré les diplômes obtenus par les dirigeants africains, on a l’impression que ceux-ci une fois à la tête de leurs pays oublient tous ce qu’ils ont appris et se comportent comme des analphabètes restés dans les campagnes. Ceux qui ont la chance de diriger leurs pays ou être à la tête des institutions,  oublient les éthiques de leur métier. Pourquoi l’intellectuel africain qui fait des études supérieures dans de grandes écoles européennes  fonctionne- il à reculons une fois retourné dans son pays d’origine?

On a l’impression que malgré le niveau d’étude, les intellectuels africains mènent une politique du jour au jour sans aucun planning de longue durée. Sinon comment comprendre que des pays  comme la Côte d’Ivoire après cinquante années d’indépendance n’ont pas encore de rues avec des noms où pour retrouver quelqu’un on se réfère soit à la vendeuse d’alloco ou au gérant de kiosque de la rue.

Apres des décennies d’inactivités les projets de constructions de logements sociaux ont été à nouveaux relancé assistant ainsi à la création de nouveaux quartiers. Mais on se rend toujours compte que les rues de ces nouveaux quartiers n’ont pas de nom ? Cela est dû à quoi ? Comment le pays peut espérer être émergeant et ne pas remplir les conditions minimum des normes d’urbanisation internationales ? C’est-à-dire avoir des rues avec des noms et adresses concrètes. Lorsqu’ on  est agressé dans l’une des villes de la Côte d’Ivoire et qu’on ne peut pas donner avec exactitude le lieu d’agression ou encore lorsqu’on n’est pas en mesure d’utiliser un système de GPS de voiture. Un système de GPS par exemple Tom-Tom pourrait aider les sapeurs – pompiers , les  ambulances,  et les policiers à se rendre sur les lieux d’accident. Epargnant des vies humaines en danger. Il arrive souvent des ambulanciers qui ont été appelé pour sauver un malade ne retrouvent le domicile du malade. Il est inadmissible qu’aucun gouvernement n’ait jamais pensé jusque-là à résoudre ce problème une fois pour toute. Pourquoi jusque-là aucun gouvernement n’a pensé donner des noms à nos rues ? Ils ont tous tendance à donner des noms européens qui n’ont rien à voir avec notre histoire. Pour une équité politique les ministres pourraient demander à chaque région, ville, de donner des noms des personnes qui ont marqué l’histoire de leurs villages, villes ou  départements ? Ainsi tout le monde se sentira concerné par l’histoire de sa région mais aussi de son pays. Qu’est ce qui les empêche d’utiliser des noms de Politiciens qui ont marqué l’histoire de leur pays?

Je ne connais aucune rue ici dans une ville ou capitale européenne qui porte le nom du président Felix Houphouët Boigny ; de Leon Konan Koffi ; Philipe Yacé ; Mathieu Ekra etc. Même le nom du président Felix Houphouët Boigny ne figure sur aucune rue en Côte D’Ivoire. On voit dans certains quartiers huppés de la capitale  des pancardes minables du genre Rue L20 comme si les ivoiriens manquaient d’imagination ou encore des rue Faidherbe etc. Il est temps que les intellectuels et les décideurs politique africains en général et ivoiriens en particulier prennent leurs responsabilités et travaillent  dans le sens du réveil de conscience. Quant au ministre de l’urbanisation il est temps de rentrer dans l’histoire en prenant un décret ministériel pour rendre hommage à ces braves citoyens mais aussi à accompagner l’émergence permettant ainsi aux touristes de se déplacer seule dans ce beau pays sans pourtant avoir besoin de se référer à la vendeuse d’alloco du coin.

L’Afrique n’a plus besoin de noms de colons pour ses rues. La décolonisation signifie la prise de conscience qui passe par la reconnaissance de  ses propres fils. Il n’existe pas de rue Omar Bongo, Modibo keita ou Sékou Toure ; Henri Konan Bedjé  en France, ni en Belgique ou d’autres pays européens. Les rues européennes portent les noms des personnes qui ont servi leurs pays. Ou pourrait même inversement utilisé les noms des différentes régions permettant aux ivoiriens de se connaitre créant ainsi une histoire commune a tous au lieu de continuer à vivre dans un milieu tribal ou clanniste ou encore dans un isolement régionaliste.

Ahmed Bamba